FOLK NOIR - NEOFOLK - DARK FOLK

Plongée dans l'univers dark folk/neofolk via une brève sélection des albums majeurs qui ont façonné cette scène, dérivations indus/martial mises de côté

Darkwood - Notwendfeuer (2006)


Notwendfeuer montre une des faces les plus conventionnelles et intéressantes de Darkwood. Alter-ego de son congénère Ritter, Vogel s'offre les services d'une violoncelliste (Nadja Stahlbaum), d'une vocaliste/accordéoniste (Manuela Zankl), de percussions , de violon et d'une trompette, pour un romantisme désespéré (allemand, en somme) de grande qualité. Loin des expérimentations poussives des premiers albums, on retrouve néanmoins deux gimmicks devenus une marque de fabrique du groupe : sa passion des arpèges et des accords répétés jusqu’à plus soif ainsi que l’utilisation quasi-systématique du glockenspiel (xylophone). Le chant, lui, reste sobre et accompagne les mélodies. Du côté des thèmes employés, on vogue entre littérature (Karl Bröger, Otto Ernst, Adolf Bartels, George Trakl) et sources d'inspirations habituelles du groupe (traditions, psychologie). Excellent mais frileux en terme d'originalité (comme le sera sa suite toute aussi correcte, Ins Dunkle Land), malgré un léger aspect martial bien senti, cet album évoque avec force toutes les variations automnales (quand bien même l'allemand de l'Est a voulu en faire un disque hivernal): pluie, vent, végétaux en berne,... Un signe qui ne trompe généralement pas.